Témoignage Digital Nomad : Maëva et son expérience en Teletravel

Peux-tu te présenter en quelques mots et nous expliquer comment a commencé cette expérience pour toi ?

Bonjour, je m’appelle Maëva, je suis directrice du développement pour Teletravel et Your Local Eye (une nouvelle marque de Best Of Tours). J’ai 25 ans, j’habite la plupart du temps dans le sud de la France. Je suis d’origine nantaise. Pour moi, travailler se résumait à rester enfermée toute sa vie dans un bureau. Je n’avais même jamais entendu parler de télétravail dans d’autres pays à l’époque. Le télétravail a commencé comme tout le monde, je pense. Quand j’étais en stage de communication chez Ubisoft à Paris dans le cadre de mon master, comme tout le monde, j’ai été forcée à faire du télétravail des suites du covid-19. Je me suis retrouvée chez mes parents en télétravail. J’ai fini mon master en télétravail. Suite à cela, j’ai eu la chance d’avoir Yacine qui m’a proposé de lancer Teletravel. Je suis depuis ce jour en télétravail au quotidien. Nous ne disposons pas de bureaux ou encore de locaux. 

Comment créer une cohésion d’équipe à distance ?

Chez Best Of Tours, nous utilisons des bureaux virtuels via Work Adventure. J’ai un avatar qui me permet de me déplacer dans un bureau virtuel. Chaque bureau est dédié à une team. Nous pouvons voir qui est en pause déjeuner, café ou encore est en réunion. Nous sommes tout le temps connectés les uns aux autres en vidéo. Le matin je connecte ma caméra pour que l’on se fasse de petits points. Finalement c’est comme si nous étions en open space. Cela arrive que l’on se voit en vrai, que l’on se retrouve à Londres. Nous sommes éparpillés aux quatre coins du monde. Beaucoup sont en France, à Bali, en Ecosse ou en Angleterre. Notre équipe Best Of Tours est francophone.

Quelle est la dernière destination que tu as explorée en tant que digital nomad ?

Je suis partie en télétravail pendant 3 mois au Mexique. Cela a été ma plus longue expérience. Je suis partie avec mon copain qui a posé un congé sabbatique, ne disposant pas d’un métier télétravaillable. Mon chat était également avec nous. Il a pû chasser les sauterelles géantes mexicaines et était très heureux. Je n’ai jamais eu à convaincre mon employeur pour partir télétravailler à l’étranger dû au fait que son management repose sur la confiance. J’ai juste dû le prévenir d’où j’allais télétravailler, à quel moment, comment je m’adapterais face au décalage horaire. Tant qu’on travaille bien et que l’on est toujours en communication avec les autres, tout se passe bien. Nous n’avons jamais eu de problème au sein de l’équipe avec quelqu’un télétravaillant à distance. C’est une question d’adaptation. Quand j’étais au Mexique je m’organisais et m’adaptais.

Comment selon toi peut-on assurer un suivi à distance des salariés ? Des conseils ?

Ce qui est important c’est de maintenir des points d’équipes réguliers pour garder une routine avec ses collègues. Un point d’équipe le lundi matin et chaque jour un point de 15/30 min pour s’échanger les informations importantes. Si l’on va à l’autre bout du monde c’est un choix donc il faut s’adapter aux autres et pas l’inverse. Quand j’étais au Mexique je faisais l’effort de me connecter toute l’après midi avec mes collègues même si cela engendrait d’être devant mon ordinateur à 6h du matin. Il faut rester en contact au maximum et garder le même rythme. La communication est le plus important. 

Quelles sont selon toi les qualités à avoir en tant que télétravailleur ? Tout le monde est-il fait pour le télétravail à distance ?

Je pense que ce mode de travail peut convenir à beaucoup plus de monde que l’on pense et qu’ils le pensent. Il faut être capable d’avoir une vraie confiance professionnelle, avoir un travail qui nous plaît et dans lequel nous sommes vraiment motivés parce que c’est sûr que l’on peut facilement se laisser distraire en télétravail. Il faut savoir être rigoureux. Que je sois au bureau ou chez moi je dois travailler et avoir une conscience professionnelle. Cela est un réel travail de l’employeur de s’assurer que son employé soit investi, ait des responsabilités, soit écouté pour ses idées pour qu’il soit motivé de travailler n’importe où. Il y a certaines personnes qui ont besoin de travailler dans des bureaux pour avoir une vie sociale. Ces personnes n’ont pas de vie sociale active en dehors du travail et se retrouvent seuls quand il s’agit de télétravailler.

Qu’as-tu appris lors de cette expérience à l’étranger ?

Ces 3 mois ont été incroyables. Je me rends compte que j’ai de la chance d’avoir eu cette opportunité. J’ai toujours aimé voyager et je me suis toujours dit que j’allais devoir à un moment faire un choix entre ma carrière professionnelle ou faire une pause de voyage. Je trouve cela dommage de devoir faire un choix quand maintenant on peut se le permettre. J’ai vécu cette expérience à deux et ai pu la partager avec mon copain. On apprend plein de choses que ce soit l’adaptabilité, sortir de sa zone de confort, une nouvelle langue, une nouvelle culture. Je pense que d’un point de vue personnel c’est vraiment l’apprentissage et la découverte qui ressortent le plus. D’un point de vue professionnel, je me suis sentie productive car mon cerveau était rechargé de bonnes énergies. Je me suis vue beaucoup plus créative avec des idées qui me venaient quand j’étais à la plage ou en visite. J’étais boostée sur tous les points. Ce n’est pas le rer qui aurait boosté ma créativité.

As-tu pu te faire des amis sur place ?

Mon copain s’est inscrit dans un club de foot et a pu se faire des amis mexicains. Je me suis inscrite dans un cours de zumba. Et au-delà de ça nous avons rencontré des expatriés français installés dans le pays depuis 10 ans. Cela m’a donné encore plus envie de rester sur place. J’ai télétravaillé dans notre logement et également dans des cafés avec une bonne connexion. Je l’ai vécu d’une façon différente car c’était un voyage pour nous deux. J’aurais peut être fait des espaces de coworking pour rencontrer des télétravailleurs si j’étais partie seule en télétravail. J’ai toujours respecté mes horaires et jours de travail car j’étais libre les après-midi et week-end pour faire des activités sur place. C’était important pour moi de montrer à mon employeur que je savais séparer le loisir du travail et qu’il y avait un temps pour tout. 

Penses-tu que c’est une solution pour rester au sein d’une entreprise et éviter la routine ?

Je trouve cela très important de proposer le télétravail au sein d’une entreprise. La plus jeune génération, celle qui entre sur le marché du travail a besoin de cette solution pour avancer. Quand quelqu’un nous apporte autant de confiance, cela donne encore plus envie de rendre la pareille. Cela va encore plus motiver le travailleur à se sentir écouté et en confiance, de lui permettre de vivre ses rêves et ses voyages tout en travaillant. La productivité et créativité que cela va engendrer va pouvoir bénéficier à l’entreprise. Le choix est vite fait entre deux entreprises quand il est question de télétravail. Au niveau de la marque employeur les entreprises ont tout à y gagner. L’employeur va pouvoir tester l’adaptabilité de son employé, comment il arrivera à sortir de zone de confort et s’adapter dans d’autres situations, ce qui pourra lui arriver tout au long de sa vie professionnelle. Il y a plein de sujets qui peuvent être intéressants au niveau RH. Les voyages font grandir et on apprend beaucoup de soi et des autres. D’un point de vue professionnel et personnel, on ne fait qu’apprendre avec le voyage. On peut devenir plus compétent sur plein de sujets. Notre carrière professionnelle peut décoller grâce à cela. Être capable de télétravailler pendant autant d’années est un élément à mettre en avant lors de potentiels futurs entretiens.

Envie de réitérer l’expérience ? si oui, où ?

J’aimerais beaucoup même si j’ai actuellement d’autres projets personnels. Mais pourquoi pas en dernière minute pour une semaine dans une destination. Actuellement Bali et la Colombie me tentent beaucoup. Je me renseigne auprès de mes collègues et comme nous sommes dans le domaine je connais les destinations faites pour les digital nomads. Cela ne me dérangerait pas de partir seule, car j’ai déjà vécu 3 mois seule à Londres. Si je devais repartir 1 mois seule dans le cadre de mon travail, je n’aurais aucun problème. 

Des conseils à donner à quelqu’un qui n’ose pas se lancer dans l’aventure ?

Il y a beaucoup de gens qui souhaitent partir mais ne savent pas par où commencer. Cela demande beaucoup d’organisation. Mon conseil est de passer par Nomamundi et Teletravel pour obtenir de l’aide pour tout son séjour. Cela permet d’être rassuré. Quand on est freelance, autant utiliser cette liberté pour vivre ce genre d’expérience. Quand on est salarié, il suffit de se renseigner. Beaucoup ne se rendent pas compte de la flexibilité de leur métier. Des fois, il suffit juste de mettre le dossier sur la table et d’en discuter. Tant que l’on a pas demandé, on ne sait pas. Je pense que de manière générale le télétravail ouvre à beaucoup de choses positives et qu’il faut continuer dans cette direction là. Beaucoup d’entreprises se penchent sur la question car elles voient leurs salariés malheureux. Ce n’est pas une vie de la passer dans les transports en communs à ne pas profiter de sa famille, à ne pas pouvoir la rejoindre lorsqu’elle habite loin. Le télétravail permet de répondre à beaucoup de problématiques sur plein de sujets différents. Quand il est bien mis en place avec beaucoup d’outils à disposition, c’est génial.

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