Le président kényan William Ruto a récemment dévoilé un nouveau visa destiné aux travailleurs nomades numériques. Cette annonce, faite lors du Magical Kenya Travel Expo 2024 à Nairobi, marque un tournant dans la politique d’immigration du pays est-africain.
Un visa pour attirer les talents du monde entier
Le “Digital Nomad Work Permit” vise à séduire les professionnels du numérique du monde entier. L’objectif ? Leur permettre de vivre et travailler au Kenya tout en profitant des merveilles naturelles et du style de vie du pays. “Le Kenya peut être votre maison, où vous et votre famille pourrez découvrir les merveilles du Kenya magique chaque jour, tout en servant des clients du monde entier sur votre plateforme numérique”, a déclaré le président Ruto.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à stimuler le tourisme, l’économie locale, l’innovation et l’entrepreneuriat au Kenya. Le pays espère ainsi passer de 2 millions de visiteurs internationaux en 2023 à 5 millions d’ici 2027.
Les critères d’éligibilité
Pour obtenir ce visa, les candidats devront remplir plusieurs conditions :
– Posséder un passeport valide
– Fournir une preuve de travail à distance en dehors du Kenya
– Justifier d’un hébergement dans le pays
– Présenter un casier judiciaire vierge
– Démontrer un revenu annuel minimum de 55 000 dollars (environ 50 000 euros)
Il est important de noter que les détenteurs de ce visa n’auront pas le droit d’accepter un emploi local, rémunéré ou non, auprès d’employeurs basés au Kenya. Cette restriction vise à protéger le marché du travail local tout en accueillant des travailleurs étrangers à distance.
Un visa qui ouvre des perspectives
Bien que principalement conçu pour des séjours temporaires, ce nouveau visa pourrait offrir une voie vers la résidence à long terme, voire la citoyenneté kényane. Le gouvernement a indiqué que les nomades numériques intéressés par un enracinement plus permanent dans le pays pourront éventuellement demander la citoyenneté.
Cette flexibilité pourrait s’avérer particulièrement attrayante pour les professionnels cherchant à s’établir dans un pays offrant à la fois des opportunités professionnelles et une qualité de vie élevée.
Bien que l’annonce ait suscité beaucoup d’enthousiasme, certains détails du programme restent à clarifier. La durée de validité du visa, son coût et la date officielle de lancement du programme n’ont pas encore été communiqués. Ces informations devraient être précisées dans les jours à venir.
Une infrastructure en développement
Pour soutenir cette initiative, le gouvernement kényan s’engage à améliorer les infrastructures du pays. “Nous étendons notre réseau de fibre optique à travers le Kenya afin que vous puissiez travailler depuis n’importe quelle partie du pays, car vous serez connecté”, a assuré le président Ruto.
Cette promesse d’une connectivité améliorée devrait rassurer les travailleurs nomades pour qui une connexion internet fiable est essentielle.
Un pays aux multiples atouts
Le Kenya ne manque pas d’arguments pour séduire les nomades numériques :
– Des safaris mondialement réputés, notamment dans la réserve nationale du Masai Mara
– Des plages paradisiaques le long de l’océan Indien
– Des aventures en plein air, comme l’ascension du mont Kenya
– L’observation des flamants roses dans la vallée du Grand Rift
– Une scène culturelle vibrante à Nairobi, avec ses marchés animés et sa vie nocturne
Le Kenya rejoint ainsi d’autres pays africains comme Maurice, le Cap-Vert et la Namibie, qui proposent déjà des visas pour nomades numériques.
Une autorisation de voyage électronique pour les touristes
En parallèle du visa pour nomades numériques, le Kenya a également annoncé la mise en place d’une autorisation de voyage électronique (ETA) pour les touristes. Depuis janvier 2024, de nombreuses nationalités peuvent entrer dans le pays sans visa pour des séjours allant jusqu’à 90 jours. Cette autorisation peut être prolongée de 90 jours supplémentaires pour 50 dollars (environ 45 euros), permettant ainsi un séjour total de six mois.
Cette ETA s’appliquera également aux voyageurs en transit. Ceux qui ont une longue escale à l’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi pourront désormais sortir de l’aéroport pour explorer la capitale. “Il sera maintenant possible pour les voyageurs qui ont 12 heures de sortir de l’aéroport et de profiter d’un repas en ville, de visiter le parc national, de voir notre faune, ou d’explorer notre musée national, avant de reprendre leur voyage“, a expliqué le président Ruto.