La notion de digital nomadisme est généralement associée à des déplacements longue distance pour aller vers des contrées exotiques lointaines. Il y a l’idée erronée que ce mode de travail doit impérativement s’accompagner de vols à l’autre bout du monde et d’un rythme de vie semblable à celui du tourisme de masse. Or, ce phénomène de plus en plus répandu a un impact majeur sur l’environnement. Ainsi, est-il possible de trouver le juste équilibre entre la liberté du digital nomade et le respect de l’environnement ?
L’excès de déplacement : le prix pour la planète
En observant certains travailleurs nomades, nous pouvons remarquer qu’ils se déplacent de manière exagérée. Pouvoir dire que vous avez été au Mexique ou à Bali plusieurs fois est un privilège qui n’est pas du ressort de tous. Il est certes agréable de poster sur les réseaux sociaux des photos des plus beaux sites de la planète, mais à quel prix ?
Ces déplacements à outrance créent un phénomène que l’on peut qualifier de boulimie du voyage. En contrepartie, nous pouvons noter une certaine notion d’égoïsme et une nonchalance vis-à-vis des problématiques majeures que cela soulève comme l’impact profond sur le réchauffement climatique.
Si vous prenez l’avion tous les week-ends pour explorer les capitales autour ou faire la fête dans un pays voisin, l’impact de ces vols est désastreux. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), annexé aux Nations Unies, qualifie même ces City break exagérés de geste criminel pour la planète. À titre d’exemple, les émissions carboniques d’un vol reliant Paris à New York équivalent le bilan carbonique sur toute une année auquel un Français devrait se limiter. Limiter l’idée du voyage aux déplacements par avion signifie qu’on valide une attitude qui ruine l’environnement. C’est dans cette mesure que d’autres options sont à souligner. Nous remarquons l’émergence d’un digital nomadisme différent à travers des croisières en Méditerranée ou encore aux Caraïbes.
Nous pouvons aussi citer le slow digital nomadisme qui prône les aventures à vélo. Dans ce contexte, nous évoquerons les Gravel bike, des vélos qui s’adaptent même aux chemins les plus sinueux. L’idée est de démontrer que le digital nomadisme n’exige pas forcément un déplacement à l’autre bout du monde mais peut bien inclure une aventure proche de chez vous.
Liberté & aventures : quelle est la limite ?
Avec plusieurs millions de personnes dans le monde qui adoptent de plus en plus le mode de vie du digital nomade, cette tendance est désormais apparentée aux méfaits du tourisme de masse. Nous pouvons notamment citer la position du sociologue Felipe Koch face à ce phénomène. Ce dernier estime que le digital nomade cherche à mener une expérience sublimée, et qu’il se trouve dans une « quête de jouissance » effrénée. Il tombe souvent dans le piège de l’excès. En effet, il peut passer plusieurs mois dans un lieu sans pour autant créer un véritable lien avec le territoire ni s’imprégner des traditions locales. De même, beaucoup de nomades font l’erreur de se déplacer en horde dans un groupe de plus de 10 personnes et se restreindre aux circuits hautement touristiques. Aussi, ils mangent chez des enseignes multinationales sans pour autant s’impliquer véritablement dans l’économie du pays d’accueil.
Il est donc vivement encouragé de réaliser votre propre expérience sans pour autant être limité par le fuseau horaire du pays de provenance. Forger votre itinéraire de voyage et quitter les sentiers battus est le premier pas vers de nouvelles perspectives et la découverte de beauté insoupçonnée. C’est dans ce contexte que l’on évoque le concept de slowmadisme.
Conseils pour être un digital nomade écoresponsable
Tout d’abord, il est important d’être bien préparé. Optez toujours pour les solutions eco-friendly. Bien que cela puisse demander un peu plus de temps que vous ne l’auriez prévu et un certain investissement. Sachez qu’une approche écologiquement plus responsable rendra votre aventure encore plus agréable. Par exemple, glissez dans votre sac de voyage une gourde d’eau, un tote bag pour faire vos achats ou encore des contenants. Une fois arrivé, adaptez-vous à la cadence de votre pays d’accueil et créez une routine qui prône des écogestes.
Concernant vos moyens de déplacements, il est primordial de prendre l’avion le moins possible. Donnez plutôt la priorité à des modes de transport moins polluants comme le train, le vélo ou encore le bateau à voile. Dans cette perspective, il est particulièrement recommandé de vous engager pour un déplacement longue durée. De même, n’hésitez pas à explorer des lieux à la beauté insoupçonnée afin de ne pas participer à la surcharge des infrastructures locales. Il faut privilégier les aventures en solo et opter pour le logement chez l’habitant. Pour votre alimentation, il est préférable d’encourager les petits établissements locaux plutôt que d’aller chez les grandes chaînes de restauration. Cela vous permettra non seulement de tisser des liens avec la population mais aussi de vous rapprocher de leurs coutumes et traditions.