L’interview de Marie-Eve, digital nomad salariée chez Milesopedia

Peux-tu te présenter en quelques mots et nous expliquer comment a commencé cette expérience pour toi ?

Bonjour, je m’appelle Marie-Eve et je suis une digital nomad. Tout a changé pour moi pendant la pandémie lorsque j’ai perdu mon emploi dans le tourisme. Ce modèle ne m’intéressait plus et j’ai donc décidé de me lancer à 100% dans mon activité de freelance que je réalisais déjà à côté. J’ai pu travailler sur la rédaction d’articles, la traduction et la prise en main de médias sociaux de multiples entreprises. L’année dernière je me suis rendue compte que je cherchais un nouveau défi pour évoluer, et c’est là que Milesopedia est arrivé. J’ai décidé de redevenir salarié au vu de ce que me proposait cette entreprise : travailler depuis n’importe quel endroit du monde avec mon ordinateur. Cela permettait de résoudre de nombreux problèmes notamment l’irrégularité de mes missions et de mon salaire. Je suis donc actuellement rédactrice en chef au sein de Milesopédia. Il n’existe pas de bureaux pour l’entreprise car tout le monde travaille à distance. Je ne me vois plus vivre sans télétravail. 

Comment l’idée de travailler à distance t’es venue à l’esprit ?

Au vu du climat de mon pays d’origine, le Canada, j’ai toujours ressenti une sorte de dépression saisonnière légère quand le temps était gris. Pendant ma vingtaine j’ai beaucoup voyagé en backpack en Asie du Sud Est de 3 à 4 mois. C’est à cette époque que j’ai découvert que le voyage était vraiment quelque chose qui me correspondait. J’ai décidé de rejoindre des groupes Facebook avant même d’être digital nomad, pour m’intéresser au sujet. J’ai trouvé mon équilibre depuis quelques mois : celui de passer 6 mois au Canada et 6 mois à l’étranger pour contrer le froid. J’ai commencé par le Mexique pendant 4 mois en hiver 2021 et cela a été une révélation. 

Quelle est la dernière destination que tu as explorée en tant que digital nomad ?

Mon dernier voyage date de novembre, où j’ai passé un mois au Maroc. J’ai beaucoup aimé cette destination, que j’ai découverte avec mes amis que je m’étais fait au Brésil à l’hiver 2022. Grâce à ces expériences j’ai l’impression d’avoir de réelles amitiés durables. Je me crée beaucoup de contacts que je ne suis pas triste de quitter tellement je fais de choses et je profite à fond. 

Comment se passe ton retour à Montréal après autant de mois loin de chez toi ?

Déjà, lorsque je suis à l’étranger, je sous-loue mon appartement. Cela me permet de ne pas payer 2 loyers et d’avoir quand même un chez-moi. Ma famille est sur place s’ il y a un problème avec mon appartement. Lorsque je rentre je fais attention à contrôler ma fatigue. Je prends plus de temps lors des premières semaines et je ne fais pas beaucoup de choses à côté. Je ne prends pas de pause à mon retour car je pense que les vacances sont faites pour voyager. Lorsque je voyage je m’accorde beaucoup de journées lentes en vacances. Il ne faut pas rentrer dans la culpabilité de ne rien faire chaque fois que l’on prend du temps pour soi à l’étranger. Il faut s’enlever ce stress car le principal est d’avoir déjà vu le principal de la destination, tout ce qu’il reste après est du bonus. 

Ma famille est très heureuse de me voir vivre toutes ces expériences, car ils me voient heureuse et épanouie. Je pense que cela est dans l’adn de la famille, car mon frère voyage aussi beaucoup.

Comment te loges-tu à l’étranger ?

Je fais beaucoup de coliving quand je voyage. Les prix sont avantageux, permettent de rencontrer du monde, et d’avoir un espace de coworking intégré à la structure. Les prix sont dégressifs, et il est donc plus intéressant de rester sur une longue durée sur place. Il faut aussi prendre en compte que les digital nomad sont majoritairement des personnes disposant de moyens financiers. 

Comment gérer le décalage horaire en arrivant dans le pays, et avec les collègues au travail ?

Je suis régulièrement aux horaires du Canada. En effet, si je veux sortir les nouvelles aux bons horaires en temps réel, je dois m’adapter aux heures du Québec. C’est pour cela que si je me retrouvais à être en Asie, cela pourrait être plus compliqué. C’est le cas également de la majorité de l’équipe de Milesopedia. Cela nous permet de communiquer sur les mêmes heures et d’être au courant des actualités au bon moment. 

Comment selon toi peut-on assurer un suivi à distance des salariés ? Des conseils ?

Milesopedia a toujours été à distance, et cela est une réelle fierté de leur part. Cela crée une réelle confiance au sein de l’équipe. Nous sommes actuellement 11 employés à temps plein dans l’entreprise. Il nous arrive de nous envoyer un selfie de chacun à une heure précise pour créer du lien et découvrir la destination où se trouve chacun. 

Quelles sont selon toi les qualités à avoir en tant que télétravailleur ? Tout le monde est-il fait pour le télétravail à distance ?

Je pense que l’on doit avoir de la discipline. C’est-à-dire être organisé et faire son travail même si l’on se trouve face à une belle plage ce jour-là. Un voyage doit également être préparé en amont et planifié pour ne pas se retrouver sans wifi. Il faut également avoir un bon sens des responsabilités et être flexible avec les changements car il existe toujours un certain risque (de vol par exemple). Il ne faut pas essayer de tout contrôler. Enfin, il est nécessaire d’avoir un bon forfait téléphone, dans le cas où le wifi ne marcherait pas en dans un espace de coworking. 

Qu’as-tu appris lors de ces expériences à l’étranger ?

J’ai appris que rester plus longtemps dans une destination permet d’apprendre à découvrir un endroit différemment, de s’imprégner de sa culture et d’apprendre à mieux connaître la population. J’ai aussi appris sur moi-même, mon rythme de déplacement et l’importance de la routine. Il faut suivre son propre rythme et surtout ne pas se surcharger à côté du travail. Être digital nomad ne veut pas forcément dire ne pas prendre soin de soi et vivre à 100 à l’heure. 

Des conseils à donner à quelqu’un qui n’ose pas se lancer dans l’aventure ?

Lance-toi, fais-le ! Recherche le genre d’endroits où tu veux aller, quels gens tu veux rencontrer. Commence à planifier. Ne te mets pas de pression à vouloir faire trop de choses en te surchargeant. Passe 1 mois à un endroit puis vois comment cela se passe. Prévois d’avoir toujours une connexion internet. 

As-tu réussi à respecter tes horaires de travail à distance ?

J’arrive à respecter mes horaires de travail mais j’accorde une certaine flexibilité selon l’importance de la tâche. Par exemple, si mon article est très important, j’ai tendance à commencer plus tôt. Je fais également des journées décalées selon mes vols. En freelance c’était pareil et je m’adaptais selon le client et la durée de la tâche. 

Penses-tu que c’est une solution pour rester au sein d’une entreprise et éviter la routine ?

Oui, c’est un réel avantage, surtout depuis la pandémie. Même si je pense que le regard est un peu biaisé de ma part. Les gens cherchent plus de liberté. Sans forcément voyager mais avoir une meilleure qualité de vie. Proposer le travail à distance dans une entreprise c’est vouloir attirer les meilleurs talents sur le marché. Chez Milesopedia, plusieurs personnes favorisent les petits voyages mais font l’essai du lifestyle digital nomad à un moment ou un autre. 

Penses-tu que cela peut booster la carrière de quelqu’un ?

Voyager permet d’apprendre des valeurs importantes que l’on pourra mettre en avant pour la suite. Je pense que cela est réellement bénéfique et c’est pour cela que j’en parle ouvertement et j’en suis fière. Je ne me dirigerai jamais vers une entreprise qui ne respecte pas cette liberté. Je me sens réellement épanouie et je pense que c’est un point à mettre en avant. J’ai développé des habilités que je peux utiliser dans mon travail au quotidien. Je vois de plus en plus d’articles et de témoignages de digitals nomad et cela me conforte dans mon choix de vie. Je me sens moins seule qu’avant. 

Un dernier mot à partager sur le nomadisme numérique, des conseils ou autre ?

Être télétravailleur du monde est un mode de vie qui ne convient pas à tout le monde. Je conseillerais à toute personnes étant intriguée par ce mode de vie de l’essayer pour pourquoi pas remettre en question sa façon de travailler. Je vois cela comme un rêve qui vaut la peine d’être poursuivi. 

Il me tarde de vivre ma prochaine expérience digital nomad en Colombie à la fin du mois ! Suivez mes aventures via Instagram !

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