Témoignage Digital Nomad Freelance : l’interview de Jen On The Road

Peux-tu te présenter en quelques mots et nous expliquer comment a commencé cette expérience pour toi ?

Bonjour, je m’appelle Jennifer Therond, plus connue sous le nom de JenOnTheRoad. 

J’ai commencé mon parcours par des études de tourisme puis un travail dans l’hôtellerie et dans une agence de voyage en Irlande. 

Avec l’épidémie de covid-19, j’ai décidé de me mettre à mon compte. J’ai acheté un van que j’ai retapé et j’ai décidé de voyager en tant que digital nomad. J’ai fait une formation rédaction web en ligne pour pouvoir faire le métier que je fais actuellement en freelance. Je suis me considère comme rédactrice web seo & print. Mon ancien patron est d’ailleurs devenu un client. 

Je voyage actuellement principalement en Europe avec mon van. 

Comment as-tu réussi à convaincre ton employeur ?

Il n’a pas été étonné de ma décision car je l’ai toujours exprimé clairement. Être freelance était vraiment un objectif pour moi. Je pense que même si mon responsable m’avait proposé à l’époque de travailler à distance, j’aurais refusé pour me lancer dans l’aventure de freelance.

Comment gérer le décalage horaire en arrivant dans le pays, et avec les collègues au travail ? 

Je n’ai pas beaucoup subi de décalage horaire. En effet, la plupart de mes voyages ont eu lieu en Europe. Je communique avec mes clients par mail ou slack donc il n’y a pas de problème. Si je suis amenée à avoir une grosse différence d’horaires, je préviens mon client. L’avantage d’être freelance reste quand même la flexibilité. C’est pour cela que je recherche des clients ayant la même vision que moi, avec de la liberté et de la souplesse.

Quelles sont selon toi les qualités à avoir en tant que télétravailleur ? Tout le monde est-il fait pour le télétravail à distance ?

Selon moi, il faut avant tout être rigoureux et disposer d’une bonne organisation, sinon on peut vite être dépassé. Il faut également savoir faire un juste milieu entre travail et visites. Il peut être compliqué de séparer la vie touristique de la vie professionnelle quand on se retrouve à l’étranger. Mais chaque tâche devrait être délimitée.

Où travailles-tu de manière générale ?

La plupart du temps, je pars en voyage avec mon van. Et comme j’ai aménagé un coin bureau, je travaille dedans. Mais il m’arrive de temps à autre de me rendre dans des espaces de coworking et des cafés. Pour mes missions les plus importantes je reste dans mon van pour rester au calme.

Qu’as-tu appris lors de ces expériences à l’étranger ?

Je pense avoir réellement changé avec ces voyages. Je peux maintenant choisir mes horaires, mon emploi du temps, poser mes rendez-vous médicaux quand je le souhaite, me valoriser et me rendre plus facilement compte de ce que je fais.

Quels conseils pourrais-tu donner à quelqu’un hésitant à tenter l’expérience de télétravailler à l’étranger ?

Mon premier conseil serait de ne pas quitter son travail de suite et de commencer son activité de freelance en étant employé. Cela permet de créer son réseau et de savoir si ce statut est vraiment fait pour nous. A partir d’un certain moment, il faut faire un choix parce cela peut devenir une trop importante charge de travail. Parler à des freelances pour connaître leur ressenti peut également aider à prendre une décision. Il existe pour cela des comptes instagram, groupes facebook ou encore communautés sur internet. J’assiste d’ailleurs régulièrement à des masterclass et conférences sur le sujet, comme par exemple le sommet des créateurs nomades du compte Instagram “Voyage en roue libre”.

As-tu réussi à respecter tes horaires de travail à distance ?

Cela va dépendre de mes missions. Quand je suis sur la route, je veux voir des choses donc il faut s’organiser en conséquence. Je libère alors un de mes créneaux de travail mais cela va dépendre. Même quand l’activité baisse, je fais en sorte de travailler sur mes créneaux prévus pour garder un certain rythme. Chaque tâche réalisée est chronométrée pour me permettre de fixer mes prix et prévenir le client sur les délais.

Penses-tu que cela peut booster la carrière de quelqu’un ?

Oui, surtout si la personne est, comme moi, spécialisée dans le tourisme. Lors de ma dernière expérience de télétravail en Ecosse, j’ai dû mettre à jour un guide pour Le Petit Futé. Cela a été utile car voyager fait partie de mon quotidien et me permet de m’acclimater rapidement. J’ai la flexibilité et la liberté de me rendre dans un pays demandé par le prospect à n’importe quel moment.

Qu’en est-il de la sécurité sociale, des assurances et de ta cotisation à la retraite ?

Mon entreprise est basée en Irlande. Je n’ai donc plus de lien avec la France au niveau professionnel. Je ne cotise plus pour ma retraite mais je mets de côté de l’argent mensuellement. Je trouve le système irlandais beaucoup plus simple pour les freelances. L’administratif est simplifié. Il faut juste être organisé et tenir ses factures car côté comptabilité, il faut déclarer l’année suivante. J’ai une assurance digital nomad qui me permet d’être plutôt bien protégée lors de mes voyages.

Où prévois-tu de partir prochainement ?

Je veux faire une petite pause en ce moment pour profiter des fêtes avec ma famille. Mais je pense déjà à repartir après. Je ne sais pas encore où exactement, j’ai beaucoup d’idées. La Grèce en van pourrait être sympa. Des destinations plus lointaines m’appellent également comme le Mexique, le Costa Rica ou encore l’Afrique du sud. J’ai une préférence pour les pays anglophones mais je voue une certaine administration à l’Asie. Je pense choisir ma prochaine destination selon mon humeur d’après fêtes.

Préfères-tu être accompagnée ou partir seule et libre lors de tes voyages ?

Je suis déjà partie avec ma meilleure amie en PVT. Pour une première expérience je pense qu’il faut faire tout d’abord un point sur sa façon de voyager jusqu’ici. Cela permet de savoir si la vie de voyageur solitaire est faite pour nous ou non. Il faut très bien s’entendre avec la personne avec qui on décide de tenter l’expérience. Partir seul permet de tester ses limites et je trouve que cela est plus simple pour le travail, pour s’organiser comme on le souhaite.

Pour finir, quels sont tes conseils pour tenter l’expérience ?

Il faut savoir se poser les bonnes questions, savoir pourquoi tu hésites. Faire une introspection peut être nécessaire pour voir ce que tu veux vraiment. Être freelance est une organisation particulière, il faut savoir se prendre en charge. Ce n’est pas fait pour toi si tu as besoin d’être accompagné. Être freelance c’est pas juste faire ce qu’on veut.

Je me sens bien parce que j’ai trouvé ma manière de travailler. J’ai carte blanche dans tout ce que j’écris. Mais ce n’est pas forcément fait pour tout le monde.

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